Dermatologue libérale attachée au CHU de Brest, le Docteur Jouan est également Présidente de la Fédération Française de Formation Continue en Dermato-Vénérologie, de l’Association des Dermatologues de Bretagne Occidentale et élue à l’URPS de Bretagne. Dans cet échange avec ses confrères et consœurs, elle explique comment elle intègre la téléexpertise en dermatologie dans sa pratique quotidienne.
Depuis quand faites-vous de la téléexpertise de façon structurée ?
Cela a commencé au même moment que les Hauts-de-France, alors qu’ils étaient terre d’expérimentation sur la télémédecine. On a obtenu des fonds et on a fait avec des collègues de mon association et de l’URPS, une boucle de téléexpertise. On a fait tout un programme de téléexpertise à l’usage des EHPAD sur les thématiques de la cancérologie et des plaies. On s’est rendu compte que cela fonctionnait bien. À l’époque on était pas rémunérés et on a juste démontré si besoin en était, à quel point c’était utile pour les patients et pour les équipes soignantes de pouvoir avoir une expertise rapide.
Quels sont les motifs les plus fréquents dans votre pratique ?
C’est très souvent autour de la cancérologie, les lésions cancéreuses, pré-cancéreuses chez les personnes âgées, un peu de surveillance de plaies chroniques.
Quels sont les avantages que vous voyez à la téléexpertise ?
Cela a une vertu de tri en quelque sorte. Si vous avez pu au cours de la téléexpertise répondre à la question et orienter efficacement le patient soit vers une consultation en présentiel, soit vers une chirurgie. C’est du gain de temps pour le patient.
Quels inconvénients et difficultés pouvez-vous rencontrer ?
Il y a par exemple le contre-jour à éviter. Il faut se mettre plutôt face à la fenêtre que dos à la fenêtre si une photo doit être prise. C’est aussi du bon sens.
En tant que médecin requérant, à quoi dois-je faire attention ?
Faire attention à l’éclairage pour les photos, mesurer la lésion éventuellement. La téléexpertise réalisée de manière officielle est toujours plus structurée, plus complète. j’essaie de convaincre mes collègues de lâcher le SMS et les mails, y compris avec les patients et de se mettre dans des circuits sécurisés. On a vu beaucoup de systèmes de chat pendant le confinement, pourquoi pas, cela a rendu et services. On se souvient que l’Assurance Maladie a autorisé des consultations avec ces outils. On peut se dire que cela fonctionne si on a anonymisé la photo, mais cela ne marche pas comme ça.
Il y a aussi le délai de réponse. il est évident que ce n’est pas la peine de répondre à un acte de téléexpertise trois semaines après. En général c’est dans les 24 à 48h.
Enfin, il faut à chaque acte un dossier. Tout doit être concentré dans une solution, même si ce n’est pas le logiciel métier.
Forte de plusieurs expériences en Gestion de projets Marketing & Parcours client, autant en startup que dans des grands groupes, Clara apporte ses compétences stratégiques et opérationnelles à Medaviz.