Depuis l’ouverture au remboursement de la téléconsultation le 15 septembre dernier, nous travaillons avec beaucoup d’organisations professionnelles du monde médical. Notre objectif : contribuer au colossal effort pour que l’accès au soin en téléconsultation soit effectivement offert aux Français.
Il est curieux de constater que les débats tournent souvent autour des questions techniques : sécurisation des données, interopérabilité, verrous techniques garantissant le respect du parcours de soin, etc. Il est vrai que l’arrivée fracassante de plateformes hégémoniques, et d’acteurs qui avaient parié sur une mécanique de remboursement laxiste laissant le patient organiser ses « achats » de téléconsultation (alors que c’est bien le médecin qui organise la dispensation de ses propres téléconsultations !), a tôt fait d’échauder le monde médical, et ce à juste titre.
Le hic dans tout cela, c’est qu’occupés à sortir le barbelé pour contenir les lourds assauts de plateformes d’achat de téléconsultation, on en oublie que près de 3 mois après l’ouverture du remboursement, l’aiguille du compteur de l’Assurance Maladie n’a toujours pas décollé. Fâcheux. Le premier bilan après ces 3 mois est d’ailleurs plutôt inquiétant.
Et de nous projeter un peu : il y a de fortes chances pour qu’au moment où démarrera la phase de justification, ce soient nous les médecins qui serons pointés du doigt ! Nous avons obtenu, lors des négociations conventionnelles, que nous soyons les garants du « bien soigner » jusque dans la téléconsultation respectueuse du parcours de soins ; c’est donc nous qui sommes mis au défi de nous organiser pour lui donner vie.
Et ces aspects organisationnels sont bien les absents malheureux des travaux en cours dans les instances. « L’éléphant dans la pièce » comme on dit, que personne n’aurait l’intention de déranger. Comment intégrer des téléconsultations à notre activité et à l’organisation bien rodée de notre cabinet ou de notre établissement ? Cette question est vertigineuse. La salle d’attente est tout bonnement trop pleine pour avoir la simple latitude d’imaginer la réorganiser. Il en va pourtant de notre devoir, depuis les paraphes posés par nos représentants en bas de page de l’avenant 6.
D’autant que, vue des patients, la téléconsultation est attendue comme une immédiateté d’accès au soin, ceci alors qu’elle a été codée (par nous !) dans les textes comme une modalité de suivi. Nous avons déjà vu les patients avoir recours de manière excessive aux Urgences, détournement déjà motivé par ce souci d’immédiateté pour lequel nous n’avons pas su nous organiser. La téléconsultation est une opportunité majeure pour nous de revenir sur ce thème et offrir à nos patients un accès optimisé à notre proximité et à notre bon soin. Il est donc important de bien s’équiper pour celle-ci.
Il nous faut réussir à nous organiser. D’autant qu’une seconde vague point déjà à l’horizon : la téléexpertise. Nous ne saurons l’encaisser si nous n’arrivons pas à digérer au plus vite la première.
Chers confrères, comment envisagez-vous de répondre à ce challenge organisationnel ?
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Senior Medical Advisor @ Medaviz | Télémédecine et Soins Non Programmés