Si la « Journée mondiale de la malbouffe » existe, ce n’est pas pour se goinfrer, mais au contraire pour attirer l’attention sur la première cause de mortalité au monde, à savoir l’alimentation. C’est aussi l’occasion pour Medaviz d’informer sur le rôle du médecin nutritionniste et surtout la téléexpertise qui permet à chaque patient, peu importe où il se trouve, de bénéficier d’une prise en charge spécifique via son médecin traitant.
Le 21 juillet : journée mondiale de la malbouffe
Appelée aussi « Junk food » (« l’alimentation déchet« ) la malbouffe se caractérise par une alimentation trop grasse, trop salée et trop sucrée, dont le représentant emblématique est le fast-food. Consommée de façon répétée elle serait aujourd’hui la première cause de mortalité au monde en raison de ses conséquences sur la santé : maladies cardio-vasculaires, cancers ou diabète (1).
Selon une étude du Lancet de 2017, chaque année ce sont 11 millions de personnes qui meurent d’une mauvaise alimentation, loin devant le tabac avec ses 3 millions de morts. En France, 8 millions de Français sont atteints d’obésité, soit 17 % de la population. Un chiffre qui a doublé depuis 1997 (2).
Quand orienter les patients vers un médecin nutritionniste ?
Si bien sûr le médecin généraliste assure à la fois la prévention et le traitement du surpoids et de l’obésité, ainsi que de ses conséquences, il peut faire appel à un confrère nutritionniste pour son expertise. Le plus souvent, une situation d’impasse thérapeutique ou de sévérité justifie le recours à son avis pour éclairer et orienter une prise en charge.
On peut citer par exemple des cas où la perte de poids et la remise en question de l’alimentation sont nécessaires en raison des conséquences rhumatologiques (arthrose du genou par exemple), diabétiques (plaie chronique par exemple) ou encore cardiaques (infarctus du myocarde ou AVC par exemple). Son expertise peut aussi être requise dans le cadre d’une intolérance ou d’une allergie alimentaire, de troubles digestifs, ou d’un TCA (trouble du comportement alimentaire) comme l’anorexie ou la boulimie.
Avoir le réflexe téléexpertise
C’est depuis février 2019, avec la signature de l’Avenant 6 à la convention médicale, que la téléexpertise est prise en charge par l’Assurance Maladie (3) et qu’elle permet à un médecin de solliciter l’avis d’un confrère lorsqu’il juge que la situation médicale le justifie. Son but, en plus d’assurer une prise en charge plus rapide, est aussi d’aider le médecin généraliste dans sa pratique pour optimiser le suivi du patient.
Tous les patients peuvent être concernés par la téléexpertise, ils doivent cependant être informés et donner leur consentement préalable. La demande du médecin requérant doit ensuite se faire de façon sécurisée, car elle contient toutes les informations administratives et médicales relatives au patient.
Après analyse de la demande, le médecin requis décide d’accepter ou non la téléexpertise. Le cas échéant, il rédige un compte-rendu qui sera restitué par le médecin requérant au patient. Toutes les conditions de confidentialité, de sécurité des données et de traçabilité des actes doivent être présentes pour assurer une téléexpertise.
Du côté de la rémunération, l’Assurance Maladie prend en charge le remboursement :
– pour le médecin requérant : une rémunération de 10 € avec le code RQD.
– pour le médecin requis : une rémunération de 20 € avec le code TE2.
La téléexpertise est facturée en tiers payant et prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie. Elle ne peut ainsi pas donner lieu à un dépassement d’honoraires et elle n’est pas cumulable avec un autre acte ou une majoration. La facturation se réalise en mode SESAM sans vitale, qui permet d’exonérer l’envoi d’une feuille de soins papier.
Sources :
1. Health effects of dietary risks in 195 countries, 1990–2017: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2017. GBD 2017 Diet Collaborators. Open Access Published :April 03, 2019 : https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(19)30041-8/fulltext
2. https://liguecontrelobesite.org/
3. « La téléexpertise » publié le 28 mars 2022 : https://www.ameli.fr/medecin/exercice-liberal/telemedecine/teleexpertise
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Psychiatre-addictologue, diplômée en victimologie. Après des études à l’université de Besançon, Claire se passionne pour les nouvelles technologies et se lance dans la télémédecine et le journalisme médical en 2015. Elle collabore avec Medaviz depuis ses premiers pas.
Vous pouvez retrouver la déclaration des liens d’intérêts de l’auteur du texte ici.