La série documentaire “Seuls face aux patients” donne la parole aux personnes travaillant dans des zones sous-dotées en ressource médicale. Des médecins, une infirmière, un maire nous ont parlé de leur quotidien face à une situation qui concerne tous les territoires.
Nous sommes partis à la rencontre de l’infirmière Gaëlle Le Roch, également élue à la ville de Pontivy (56) en tant que conseillère locale et communautaire. Elle nous parle des problématiques quotidiennes rencontrées par les infirmiers libéraux face à la pénurie des médecins dans la région pontivyenne, de l’impact sur le parcours de soins des patients et des difficultés de recrutement des médecins généralistes et spécialistes en Centre-Bretagne.
“Ce sont les patients qui sont impactés majoritairement, parce qu’ils sont à la course au médecin traitant, et faute de médecin traitant, le parcours de soins n’est pas facilité et ils n’ont pas accès aux ordonnances, ni au véritable parcours de soins promis par le réseau de santé français.”
Ce sont les patients qui sont impactés majoritairement parce qu’ils sont à la course au médecin traitant. Et faute de médecin traitant, le parcours de soins n’est pas facilité. Ils n’ont pas accès aux ordonnances, ils n’ont pas accès au véritable parcours de soins promis par le réseau de santé français.
Je m’appelle Gaëlle, je suis infirmière diplômée d’État depuis 1996. Ça fait 25 ans que j’exerce ma profession avec bonheur sur le territoire breton et plus particulièrement sur le Centre-Bretagne. J’exerce actuellement sur l’hôpital de Pontivy et j’ai exercé dans plusieurs centres hospitaliers privés et publics de la région. Je suis élue locale, à la fois Conseillère municipale et Conseillère communautaire pour la Ville de Pontivy. Il y a eu des services qui ont été fermés sur le centre hospitalier, des soins de suite et de réadaptation, faute de médecins.
Il y a une difficulté majeure de recrutement de médecins urgentistes sur les urgences et de médecin réanimateur, médecin anesthésiste au bloc opératoire. Voilà ce qu’on entend de manière régulière dans la presse.
Maintenant, du point de vue local, c’est plus au niveau des médecins généralistes et des médecins spécialistes, qu’on est en difficultés de recrutement sur la région pontivyenne et sur les communes alentours.
Mais les infirmiers libéraux sont extrêmement impactés, parce qu’eux, en cabinet, travaillent avec les ordonnances des médecins généralistes et des médecins spécialistes. Et faute de médecins, n’ont pas d’ordonnance et quand il y a des réajustements à faire, il faut aller chercher le médecin dans le cabinet médical qui est à 15, 20 ou 30 km, ou le médecin spécialiste qui est sur Lorient, Vannes ou Saint-Brieuc.
On a fait face et on va faire face de nouveau à des départs de médecins. Des départs en retraite, des départs pour maladie. Tous les nouveaux arrivants sont sans médecin traitant. Ce qui veut dire que toutes les personnes qui ont des pathologies chroniques où ils sont censés voir leur médecin de façon régulière, toutes les semaines, tous les quinze jours, ce n’est pas possible. Ou alors c’est vraiment un engagement très complexe. Il y a de moins en moins de consultations à domicile, donc pour une question de facilité et pour une question de prise en charge la plus pertinente possible, les gens vont aux urgences.
Et ce n’est pas parce qu’on vit en Centre-Bretagne, que l’on vit loin de tout. Les gens choisissent leur cadre de vie et ont tendance, encore une fois, à être aspirés par le littoral. On a plein de belles choses en Centre-Bretagne,donc il y a la promotion du Centre-Bretagne qui est à faire et la promotion des zones plus rurales à mettre en avant. C’est un choix de vie qu’on ne regrette pas. Je ne pense pas qu’il y ai tant de personne que ça qui regrettent de s’installer en Centre-Bretagne. Et il y a une clientèle. Quelqu’un qui vient s’installer ici gagne très bien sa vie.
En 2021, 10% de la population française n’avait plus de médecin traitant.
Medaviz agit au quotidien pour faciliter l’accès aux soins pour tous et sur tous les territoires.
Directrice communication et affaires publiques & entraîneur sportif. Après un Master II en Géopolitique des enjeux frontaliers, Emilie oriente son parcours vers la communication institutionnelle et le marketing. Experte en stratégie et gestion de crises, elle rejoint Medaviz en 2019.