L’édition 2021 des Journées Nationales de Médecine Générale a permis de riches échanges entre les professionnels de santé présents à chaque atelier. Voici un résumé de quelques temps forts de ce rendez-vous annuel.
Covid 19 : va-t-on s’en sortir ?
Dr Levy-Bruhl, épidémiologiste et le Dr Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses à l’hôpital Bicêtre, ont fait un point sur le chemin parcouru et les enjeux à venir.
« Trois quart des patients hospitalisés seront des non-vaccinés »
Ce qu’il faut retenir :
- Les vaccins perdent un peu en efficacité à distance des injections pour les infections mais restent extrêmement efficaces pour protéger contre les formes graves.
- Nous allons probablement rentrer dans une saisonnalité de l’infection, les gestes barrières restent donc d’actualité pendant encore quelques mois.
- L’usage des molécules repositionnées a été décevant sauf pour la dexaméthasone, les anticoagulants ainsi que l’oxygène.
- Des nouvelles molécules comme les AC monoclonaux ont été développées en un temps record. Des antiviraux sont en phase 3, bientôt les résultats définitifs.
- Les vaccins nasaux sont en cours d’évaluation et permettront peut-être le développement d’une immunité muqueuse.
- Les effets secondaires des vaccins sont en grande majorité bénins. Les myocardites sont peu sévères et 6 fois moins fréquentes qu’après la covid maladie.
- Les enjeux concernent maintenant la prise en charge des Covid longs.
Les causes et conduites à tenir devant des vertiges
Dr Bouccara, Médecin ORL à l’Hôpital européen Georges-Pompidou, nous a livré différents éléments concernant les vertiges.
« La majorité des vertiges sont périphériques et bénins mais il faut être attentif aux signes d’alerte ! »
Ce qu’il faut retenir :
- Les éléments qui doivent attirer l’attention sont : l’âge élevé, la présence de facteurs de risque cardio vasculaire, la station debout impossible et les céphalées intenses et récentes.
- Le VPPB survient le plus souvent en décubitus. Il est de durée brève (< 1min), d’intensité variable et sans signes associés. On retrouve parfois une notion de traumatisme minime et la guérison est souvent spontanée. Les manœuvres libératoires peuvent soulager le patient. Le traitement est essentiellement mécanique.
- La maladie de Ménière se définit par la triade : vertige, acouphène, surdité. Les crises se répètent et durent plus de 20 minutes. L’IRM (protocole Hydrops) doit être systématique au début pour poser le diagnostic.
- La névrite vestibulaire est due à une réactivation du virus herpès au niveau du nerf vestibulaire. Le début est brutal et l’intensité croissante. Il n’y a pas de symptôme auditif. Le nystagmus est spontané et horizontal. L’hospitalisation est habituelle devant l’intensité des symptômes. La corticothérapie brève permet de diminuer l’oedème et les symptômes.
Medaviz : Soins Non Programmés, la télémédecine au service des CPTS
L’une des activités de Medaviz est de fluidifier les soins de 1er et 2nd recours au niveau du territoire, grâce à une solution logicielle. Lors de l’atelier, nous avons présenté notre vision des possibilités de la télémédecine au niveau des territoires.
« La télémédecine doit pouvoir fluidifier le parcours de soins du patient. Cela implique l’amélioration de la communication entre les patients et les professionnels de santé mais aussi et surtout la communication entre les professionnels de santé. »
Ce qu’il faut retenir :
- La solution choisie pour organiser les soins non programmés doit permettre de tout gérer avec le même outil et ne doit pas représenter de surcoût pour les professionnels.
- Le médecin d’astreinte doit pouvoir avoir une vision globale des ressources du territoire et un accès facilité pour adresser ses patients. Il ne peut pas perdre de longues minutes au téléphone avant de joindre un spécialiste.
- L’adressage doit être le plus rapide possible pour préserver du temps médical.
- Des programmes d’entraide entre territoires sous-dotés et mieux dotés peuvent être envisagés de manière coordonnée.
Infections respiratoires à prévention vaccinale : Quoi de neuf
Dr Maris Msika Razon, Médecin généraliste, a fait le tour des nouveaux éléments concernant la prévention vaccinale des infections respiratoires.
« Un important travail de rattrapage doit être fait concernant les vaccinations anti-pneumococciques »
Ce qu’il faut retenir :
- Chaque dose de vaccin compte. L’important c’est que le nombre total de doses du schéma soit respecté.
- Les rappels de DTPc se font maintenant en fonction de l’âge et non plus en fonction de la date de dernière vaccination.
- Les vaccinations doivent être adaptées aux groupes à risque (Hep A, Hep B).
- La vaccination pneumococcique est très en retard. Seuls 1,8% des diabétiques sont vaccinés ! Les indications sur Vaccination Info Service(1).
Diabète de type 2 : quelles nouveautés ?
Dr Amouyal, Endocrinologue, nous a livré les nouveautés concernant le diabète de type 2.
« Une réactualisation des recommandations en 2022 »
Ce qu’il faut retenir :
- La metformine reste toujours l’ADO de première intention.
- Si la metformine n’est pas suffisante, il faut associer une autre classe en évitant les pourvoyeurs d’hypoglycémie.
- L’association Metformine – DPP 4 est intéressante chez les personnes âgées ou dans les diabètes débutants avec un petit échappement à la metformine.
- Les GLP 1 sont très efficaces si IMC > 30 et s’il y a une nécessité de diminution de l’HbA1c de plus de 1 point. L’augmentation très progressive des doses permet de diminuer les effets secondaires (nausées et vomissements).
- Les SGLT2 provoquent une glycosurie forcée (blocage de la réabsorption du glucose au niveau du tube proximal). Ils sont très dépendants du DFG et permettent une baisse de l’HbA1c de 0,5 à 0,9 point.
Ordotype.fr : mon coup de Cœur !
Je vous partage mon coup de cœur de ces JNMG 2021 : www.ordotype.fr, un site gratuit qui propose des ordonnances de traitements et de bilans de première intention.
Dr Malachane, Dr Rollin et M. Broucker ont travaillé d’arrache pied pendant un an pour nous proposer des fiches synthétiques, des ordonnances types, des fiches conseils pour les patients. Ceci pour la grande majorité des problèmes rencontrés en médecine générale au quotidien.
La bonne information au bon moment, certainement de précieuses minutes économisées en vue !
Soins non programmés : la télémédecine au service des CPTS
Le Dr Nicolas Camus, Médecin généraliste et Directeur médical de Medaviz et Isabelle Manavit, responsable du développement sur la région Nord-Est expliquent les avantages qu’apporte la télémédecine au sein des CPTS sur le territoire :
– l’amélioration de l’accès aux soins
– la coordination des parcours
– la fédération des professionnels de santé
(1) https://vaccination-info-service.fr/Les-maladies-et-leurs-vaccins/Meningites-pneumonies-et-septicemies-a-pneumocoque
Directeur médical & Médecin Généraliste. Diplômé de l’université René Descartes (Paris V). Après quelques années aux urgences, Nicolas s’installe au Brésil pour découvrir de nouveaux modes d’exercice de la médecine et relever de nouveaux défis. Il revient s’installer à Bordeaux pour y pratiquer la médecine générale. Aficionados de la télémédecine depuis toujours, il s’oriente vers Medaviz dont il devient Directeur Médical en 2020.
Vous pouvez retrouver la déclaration des liens d’intérêts de l’auteur du texte ici.