Professionnel de santé ?

Médecins libéraux : 7 façons d’optimiser votre PER

En tant que médecin, votre parcours professionnel est unique. Entre les défis du quotidien et l’engagement envers vos patients, la question de la retraite peut parfois sembler lointaine. Pourtant, anticiper cette étape est essentiel pour assurer votre sérénité financière. 

Pour vous aider à y voir plus clair, nous avons interviewé Simon Cano, juriste à la CF Gestion privée* qui nous a livré ses conseils et ses recommandations.

Simon Cano est Conseiller en gestion de patrimoine à la CF Gestion Privée depuis 7 ans.Il intervient sur des sujets qui ont attrait à la gestion de patrimoine, au droit fiscal ou encore sur des problématiques assurantielles pour des clients indépendants. Il propose notamment des solutions d’assurances et de placements.

Comment fonctionne la retraite complémentaire pour les médecins ?

Le Plan Épargne Retraite (PER) est un mécanisme de retraite par capitalisation. Il permet de constituer un capital en vue de la retraite pour compléter ses rentes des régimes obligatoires.

Les fonds qui sont versés sur ces contrats sont déduits, soit du résultat professionnel, soit directement de la base imposable à l’impôt sur le revenu.

Au jour de la retraite, ce capital peut-être récupéré soit en capital, soit en rente jusqu’au décès de l’assuré. Dans les deux cas, ce capital est fiscalisé.

Le PER est important pour les professions médicales et paramédicales du fait de la baisse importante des revenus au moment de la retraite (entre 50 et 70% en fonction des cas).

Quelles sont les bonnes pratiques pour les praticiens en termes de Plan Épargne Retraite ? 

1. Ouvrir un PER au plus tôt

Plus on commence à épargner tôt, plus l’effort d’épargne sur le long terme sera simple à appréhender. En effet, la capitalisation des intérêts, c’est-à-dire le fait que les intérêts génèrent eux-mêmes des intérêts, vous permet d’avoir une rentabilité bien supérieure sur le long terme.

Il est donc recommandé de commencer le plus tôt possible, même avec des petites sommes, et de  manière régulière.

2. Optimiser son PER 

En effet, la législation vous permet de verser un certain montant déductible sur ce type d’épargne.

Le plafond à titre professionnel ou « Madelin » qu’un travailleur indépendant peut verser est à minima de 4 710€ pour 2025. Dès lors qu’un professionnel a un revenu supérieur à 47 100€,  il peut verser 10% de sa rémunération et 15% au-delà. Donc plus le praticien augmente ses revenus, plus il a une capacité annuelle de versement.

À contrario de l’avis d’imposition, le plafond particulier permet lui de verser 10% de ses revenus n-1 et récupérer le plafond non utilisé des années antérieures.

Le plafond est commun, et il est important d’être conseillé pour optimiser ces plafonds. Il n’y pas forcément d’intérêt particulier sur l’un de ces deux plafonds : c’est le montant maximal qui va différer.

3. Bien choisir son allocation 

L’allocation est ce sur quoi les sommes seront investies durant la durée de l’épargne. Ces fonds sont bloqués à compter de leur versement et ce jusqu’à la retraite. Il est possible de faire fructifier ces sommes durant des années. Il est donc important d’avoir à sa disposition dans son contrat un large choix de placements, et de mettre en place une stratégie de placement long terme.

4. Connaître les frais de contrat 

On trouve généralement deux types de frais : 

  • Les frais d’entrée, prélevés sur les sommes au moment du versement, 
  • et les frais de gestion, prélevés sur le contrat chaque année. 

C’est autant de manque à gagner sur le long terme pour votre contrat.

5. Être vigilant sur le montant des versements à attribuer

Il peut être décidé de réaliser des versements afin d’obtenir précisément un capital en fin de carrière, en calculant le montant des versements mensuels augmentés des intérêts théoriques.

On peut également calquer les montants sur l’effacement de certaines tranches d’impôt. En effet, l’impôt sur le revenu étant progressif, une partie de vos revenus peut être imposée à un taux marginal important (11%, 30%, 41% ou 45%). 

À ne pas confondre avec le taux moyen d’imposition lié au prélèvement à la source. En calculant précisément votre imposition, il est possible d’effacer cette tranche marginale, et donc de connaître précisément le montant de la baisse de votre imposition par rapport à vos versements.

6. Veiller aux plafonds de versement 

Si vous êtes amené à verser une somme au-delà des plafonds, ce qui est possible en pratique, il faudra prendre en compte le fait que cet argent reste bloqué et ne vous procure aucun avantage fiscal.

De plus, verser des sommes importantes en une fois peut-être préjudiciable. En effet, si lisser les  versements permet également d’impacter les tranches les plus élevées d’impôt d’année en année.

7. Bien choisir son mode de sortie

Au moment de la retraite, vous avez le choix entre : 

  • une sortie en rente 
  • ou une sortie en capital, c’est-à-dire récupérer votre capital entièrement.

La sortie en rente ne vous donne plus droit à votre capital. La rente est imposée avec un abattement à l’impôt sur le revenu.

La sortie en capital, quant à elle, permet de garder la propriété des sommes versées (notamment en cas de décès). Mais là aussi, il faut être vigilant à ne pas racheter de sommes importantes en une seule fois. En effet, le capital versé est imposé l’année de la sortie à l’impôt sur le revenu progressif. Ainsi une somme trop importante pourrait vous faire payer des impôts importants. Il est à privilégier des rachats sur votre contrat de manière progressive pour lisser la fiscalité.

8. Se faire conseiller par un professionnel 

Il peut être judicieux de se faire accompagner par un expert pour avoir connaissance des bonnes pratiques et bénéficier de conseils avisés.

Vous souhaitez en savoir plus ? N’hésitez pas à contacter Simon Cano de la CF Gestion privée.

* https://cfgp.fr/