La prescription d’activité physique est un dispositif préventif et non médicamenteux incontournable dans la prévention et le traitement de nombreuses maladies.
En réponse à l’augmentation des maladies chroniques en France, l’activité physique est de plus en plus prescrite comme traitement préventif et curatif. Grâce à l’engagement de divers acteurs du secteur médical et sportif, cette approche innovante, soutenue par des études et des recommandations de sociétés savantes, transforme le rapport entre le sport et la santé.
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L’efficacité thérapeutique de l’activité physique
L’activité physique n’est pas seulement bénéfique pour la forme générale, elle est également un composant essentiel du traitement de nombreuses maladies chroniques. Un rapport de l’Inserm de 2019 a d’ailleurs souligné qu’omettre de prescrire une activité physique adaptée à ces patients constitue une “perte de chance” significative pour leur rétablissement et leur survie.
– Cancer du sein : Des études montrent que l’association de l’activité physique au traitement habituel du cancer du sein réduit la mortalité de 30 à 35 % et diminue les risques de récidive de 40 % chez les patients en rémission.
– Maladies cardiaques : Les patients ayant subi une intervention pour un syndrome coronaire aigu et qui maintiennent une activité physique régulière après l’opération ont 25 % de risques de récidive d’infarctus en moins et 30 % de risques de mortalité cardiaque en moins.
L’activité physique est ainsi validée comme thérapeutique non médicamenteuse depuis 2011 et reçoit le niveau de recommandation le plus élevé (1A) par toutes les sociétés savantes concernées, incluant celles de rhumatologie, de cardiologie et de neurologie.
Les initiatives de prévention par le sport
Alors que la prescription d’activité physique est une pratique médicale de plus en plus répandue, divers programmes nationaux et initiatives locales démontrent comment le sport peut être intégré efficacement dans les stratégies de santé publique et de bien-être au travail :
– Les Maison Sport Santé : Lancées en 2020, elles proposent des activités physiques adaptées à différents publics, notamment les personnes âgées ou celles souffrant de maladies chroniques. Elles facilitent l’accès à des programmes sportifs supervisés et adaptés aux besoins spécifiques de chacun. (Lire aussi : Comment s’associer à une Maison Sport Santé en tant que CPTS ? )
– Intégration dans les entreprises : Laurent Eecke, directeur du service de Prévention et de Santé au Travail pour la Corrèze et la Dordogne, témoigne de l’importance de l’activité physique pour lutter contre la sédentarité au travail : “Je conseille aux entreprises de se rapprocher de leur service de Prévention et Santé au Travail car nous pouvons les aider à lancer cette démarche. L’activité physique est cruciale non seulement pour le bien-être des employés, mais aussi pour leur santé à long terme. En tant que service de médecine du travail, nous sommes à la fois conseil de l’employeur et de l’employé avec pour mission de prévenir la désinsertion professionnelle.“
– La Fédération Française de Cyclisme (FFC) : Sous la houlette de Laëtitia Le Corguillé, référente nationale Cyclisme Santé, la FFC a mis en place des programmes de cyclisme adaptés incluant l’usage de vélos à assistance électrique et d’autres équipements spécifiques pour faciliter la pratique sécurisée du cyclisme pour tous, jusque dans les Ehpad.
– La Fédération Française de Tennis (FFT) : Sous la direction du Dr Anne Gires, médecin coordonnateur national, la FFT a élaboré des programmes de tennis adaptés avec l’utilisation de terrains plus petits, de filets ajustés et de balles plus légères pour faciliter la pratique et la rendre sécuritaire pour tous.
En savoir plus : “Consultation et prescription médicale d’activité physique à des fins de santé chez l’adulte“, Haute Autorité de Santé, 2022. La HAS publie aussi des fiches par pathologie et état de santé pour les professionnels de santé, accompagnées de fiches d’information à remettre aux patients.
Psychiatre-addictologue, diplômée en victimologie. Après des études à l’université de Besançon, Claire se passionne pour les nouvelles technologies et se lance dans la télémédecine et le journalisme médical en 2015. Elle collabore avec Medaviz depuis ses premiers pas.
Vous pouvez retrouver la déclaration des liens d’intérêts de l’auteur du texte ici.