Les vacances peuvent être source d’aggravation ou de rechute pour de nombreux patients dépendants. Pourtant, cette période propice au changement d’habitudes est aussi un atout pour initier une réduction de la consommation ou un sevrage.
Qu’il s’agisse d’une addiction au tabac, à l’alcool, aux stupéfiants ou comportementale, vous pouvez agir en amont et aider votre patient à mettre à profit ses vacances pour gérer ce comportement, en fonction de ses besoins.
L’aider à prendre conscience de sa consommation
Avant de demander de l’aide, chaque patient dépendant passe par une phase de déni de sa consommation et de ses conséquences. C’est souvent l’entourage qui tire la sonnette d’alarme et pousse un proche à consulter.
Si vous vous retrouvez face à un patient à ce stade de sa prise de conscience, l’aider à s’interroger sur sa consommation et ses conséquences pendant ses vacances peut être l’occasion de travailler sa motivation et une orientation éventuelle auprès d’un(e) addictologue. Vous pouvez pour cela l’inciter à tenir un journal de ses consommations, dans lequel il peut aussi noter ses émotions et les événements associés.
Cette parenthèse dans le quotidien représente par ailleurs une opportunité de tester le contrôle, de prendre conscience de ses « craving », c’est-à-dire les envies irrépressibles de consommer, ou des symptômes de sevrage.
S’appuyer sur les changements d’habitude
Avec les vacances, certaines habitudes changent, que ce soient les horaires de sommeil ou de repas, les fréquentations amicales, professionnelles ou familiales et même le cadre de vie. Ce bouleversement change les indices environnementaux, qui peuvent être associés à une consommation régulière, et permettre d’arrêter une addiction pendant les vacances.
C’est l’occasion de le faire remarquer à votre patient pour l’inciter à se poser des questions sur son quotidien et en particulier, sur ce qui peut être un facteur déclenchant de craving ou de perte de contrôle. Il peut également décider en amont, avec votre accompagnement ou celui d’un(e) addictologue, d’une date de sevrage associée à son départ en vacances, pour l’aider à bousculer ses repères et faciliter l’arrêt ou la réduction de sa consommation. Vous pouvez l’aider en lui prescrivant des substituts nicotiniques ou un traitement de l’alcoolodépendance à commencer à ce moment-là.
Refaire le point à la rentrée
Quelle que soit la décision de votre patient, l’essentiel est de le rassurer en lui proposant de reprendre contact avec vous dès la rentrée, pour poursuivre son accompagnement, sans jugement ni injonction. Savoir qu’il aura votre soutien et que vous pourrez revoir avec lui tout ce qu’il a vécu par rapport à sa consommation, lui permet de se projeter et de poursuivre plus facilement ce qu’il a pu mettre en place, même en revenant dans son environnement habituel.
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Psychiatre-addictologue, diplômée en victimologie. Après des études à l’université de Besançon, Claire se passionne pour les nouvelles technologies et se lance dans la télémédecine et le journalisme médical en 2015. Elle collabore avec Medaviz depuis ses premiers pas.
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