Gildas Coadou, Jean-Baptiste Leroy, Jean-Philippe Perochon, Aymeric Rabadeux, sont les 4 masseurs-kinésithérapeutes intervenant lors de La Solitaire du Figaro.
Depuis 2007, ils accompagnent les skippers amateurs comme professionnels tout au long de cette épreuve toujours plus exigeante.
Partenaire Santé de La Solitaire du Figaro 2021, Medaviz a rencontré Jean-Baptiste Leroy, pour évoquer le suivi des 34 athlètes engagés au départ de cette 52ème édition.
Medaviz : Comment êtes-vous devenus kinésithérapeutes pour La Solitaire du Figaro ?
Jean-Baptiste Leroy : On est tous passionnés de voile et on se connaît depuis plusieurs années. On a postulé en 2007 pour La Solitaire du Figaro, parce qu’à l’époque, le médecin de course recrutait une équipe de 4 personnes tous les ans pour assurer les soins des marins. Depuis, on a quasiment fait toutes les éditions, en fonction des disponibilités de chacun.
Medaviz : Quel est votre rôle au sein de l’équipe médicale ?
Jean-Baptiste Leroy : On est tous kinésithérapeutes et on pratique les soins auprès des sportifs de haut niveau. Au fur et à mesure de notre expérience, on a tous acquis la double compétence de kinésithérapeute et ostéopathe, ce qui permet d’avoir un suivi plus complet des sportifs. En dehors de l’épreuve, on exerce individuellement à Lannion, Brest, Concarneau et Lorient. Beaucoup de marins viennent d’ailleurs nous consulter dans nos cabinets de ville.
Medaviz : Comment préparez-vous cette épreuve ?
Jean-Baptiste Leroy : Il y a un suivi à l’année avec les marins et les sportifs en général, qui viennent au cabinet. Ils s’entraînent, mettent en place une préparation physique et un suivi régulier en soins, aussi bien en kinésithérapie qu’en ostéopathie. Cela fait partie de leur programme. La Solitaire est l’épreuve majeure sur le circuit Figaro, mais il y en a d’autres qui préparent à ce rendez-vous. On peut être amenés à intervenir, avant, après et parfois même pendant ces épreuves.
Medaviz : Quand intervenez-vous auprès des skippers ?
Jean-Baptiste Leroy : La préparation est globale et s’effectue toute l’année pour La Solitaire du Figaro. Beaucoup de marins sont désormais rattachés à des centres d’entraînement comme le Pôle Finistère Course au large de Port-la-Forêt. Et comme tous les sportifs, ils sont suivis sur le long terme. Le fait de les connaître, de les voir régulièrement, permet un accompagnement de qualité et leur crée des repères. Les athlètes aiment avoir un environnement, en retrouvant leurs soignants, leurs équipes. C’est important pour leur confiance. Pour cette édition encore, je reçois des messages de marins qui veulent nous voir avant le départ, parfois simplement pour se rassurer.
Medaviz : Quelles sont les pathologies les plus fréquentes ?
Jean-Baptiste Leroy : Dans l’activité de la voile, la lombalgie est l’une des pathologies les plus importantes, car les marins peuvent rester longtemps assis puis devoir agir très vite, à froid, sur des efforts assez violents. Le mal de dos est souvent aigu et devient chronique, avec des hernies discales lombaires notamment. Les marins qui commencent jeunes par des régates, puis continuent avec les courses en solitaire, qui sont très dures, avec de nombreux déplacements de poids dans des positions compliquées sur les bateaux, sont les plus sujets à ces pathologies. On les retrouve chez des marins bien plus jeunes que la population générale, soit avant 4O ans. Il y a aujourd’hui une réelle prise de conscience à ce sujet, beaucoup de prévention avec la préparation physique, le gainage et le soin.
Les autres pathologies sont essentiellement la cervicalgie, parce qu’ils peuvent tenir la même position pendant plusieurs heures pendant la course et des cas de traumatologie, comme des entorses au niveau des doigts ou des fractures de côtes, car il y a de plus en plus de chutes. Sur ces vrais bateaux de course, qui sont très bas, c’est encore plus compliqué pour les grands gabarits.
Medaviz : Quels conseils donneriez-vous aux skippers ?
Jean-Baptiste Leroy : Je leur dirais surtout de faire bien attention à eux, de s’étirer par exemple. Bien que ce soit un sport mécanique, la performance va directement être liée à la personne. Il ne faut donc pas laisser s’installer de petites pathologies, telles qu’une petite douleur ou une zone de peau irritée, parce qu’elles vont toujours avoir des conséquences plus importantes au fur et à mesure de la course.
Une coupure à un doigt par exemple, n’est pas grave dans la vie de tous les jours, mais peut prendre une toute autre proportion lorsqu’on est seul sur un bateau, dans un milieu hostile et avec de l’humidité, pour au final, diminuer la performance de la personne.
Directrice communication et affaires publiques & entraîneur sportif. Après un Master II en Géopolitique des enjeux frontaliers, Emilie oriente son parcours vers la communication institutionnelle et le marketing. Experte en stratégie et gestion de crises, elle rejoint Medaviz en 2019.